Ça commence par une image, presque une photographie : le lendemain de ses 17 ans, Sidy se réveille et ne peut plus ouvrir la bouche. Elle est littéralement cousue, par un fil. Cet évènement fantastique inexpliqué se fait l’incipit d’une traversée de six mois dans sa vie d’adolescent·e. Six mois passés sans ouvrir la bouche.
Le personnage principal Sidy ne parle pas, toutes ses pensées sont livrées au spectateur par une figure énigmatique qui est à la fois son âme ouverte et un narrateur/coryphée qui détient toutes les clefs de l’histoire. Son rôle est de redire les mots au spectateur encore et encore, les mots qui ne peuvent sortir de la bouche de Sidy. Bouche cousue est le monologue intérieur d’un personnage isolé du monde parce qu’en réaction au monde. Le travail pour ce conte noir tournera autour de la recherche des codes que génère la langue de l’auteur et les corps au plateau, le renforcement de l’espace poétique et la confrontation des mondes.